Jean-Philippe: Je m’appelle Jean-Philippe et je vais vous parler d’une tradition québécoise : le temps des sucres.

Au Québec, le temps des sucres c’est la fête de l’érable. Au printemps, pendant un mois, on se retrouve pour faire la fête en famille, entre amis ou entre collègues et manger les produits de l’érable.

Chez moi, c’est une tradition familiale parce que mon oncle et ma tante possèdent une plantation d’érables et une cabane à sucre. 

Ils fabriquent du sirop d’érable, du beurre d’érable et du sucre d’érable.

Chaque année, au printemps, toute ma famille va chez Oncle Clément et Tante Andrée et on part récolter la sève des arbres.

Oncle Clément conduit un tracteur et nous, on marche. Il y a de la neige, il fait froid alors on porte une tuque, des mitaines et des bottes.

Dans chaque arbre, il y a un seau accroché et la sève sucrée coule dedans. 

On prend le seau, on le vide dans un gros baril et on continue.

Moi, je bois la sève directement dans le seau. Je ne peux pas m’en empêcher !

On marche pendant des heures dans la forêt pour prendre le contenu des seaux et quand le baril est plein, on revient à la cabane pour fabriquer le sirop d’érable. Comment on fait ?

C’est très simple : on fait bouillir la sève très longtemps et l’eau s’évapore. À la fin, on a du sirop d’érable. Mais ce n'est pas fini ! On peut aussi faire de la tire. De la quoi ? De la tire d’érable !

On chauffe le sirop d’érable et on le verse dans la neige. Ensuite on enroule la pâte collante sur un bâtonnet. C’est comme une sucette molle. J’en mange plein, c’est super bon !

Un jour, pendant le temps des sucres, mon oncle Clément me donne une mission : je dois contrôler la cuisson du sirop et mettre du bois régulièrement pour maintenir la température.

Il me dit : “Attention, le sirop ne doit pas brûler !” Je suis fier de m’en occuper.

Le problème, c’est que je suis très fatigué et que j’ai beaucoup mangé. Je contemple le feu, ça sent bon la cheminée, il fait chaud. Bien sûr, je m’endors.

Quand je me réveille, je regarde l’heure. Oupelaille, j’ai dormi deux heures et maintenant, le sirop n’est plus chaud ! Il n'y a plus de flamme, plus de bois.

Il faut du bois alors je vais vite en chercher. Mais il n’y a plus de bois ! Alors je cherche mon oncle, ma tante, mes parents. Mais, c’est bizarre, il n’y a personne. Ils sont repartis vers les arbres ?

Je cours dans la neige. J’appelle. Toujours personne. Je suis inquiet pour le sirop, mais aussi pour moi. La nuit tombe, il neige fort et je suis seul. Où sont les autres ?

Et puis, j’entends du bruit derrière moi. Il y a quelqu’un dans l’arbre. J’appelle mon oncle. Est-ce que c’est lui ? Je regarde mieux.

Je n’en crois pas mes yeux. C’est un ours !

Soudain, j’entends des pas. J’ouvre les yeux. Je suis dans la cabane à sucre. Le bois et l'ours, c'était juste un cauchemar !

Mon oncle arrive. Il s’assoit à côté de moi pour surveiller le sirop. Je lui raconte mon rêve. Il rigole : il n’y a pas d’ours ici !

Le soir, on dîne ensemble avec les cousins et les cousines. Tante Andrée a préparé des fêves au lard. Ça sent le lard grillé. Quel bon moment !

Ah, dommage que le temps des sucres ne dure que quatre semaines !